J’Accuse de Roman Polanski (2019)

j'accuse affiche

Un grand opus :

  • pour la construction du scénario, habilement resserrée autour du point de vue du colonel Picquart (Jean Dujardin, que j’ai trouvé magistral dans ce rôle d’enquêteur obstiné, froid, sans empathie) : ainsi le spectateur mène l’enquête avec lui, entre dans un thriller et oublie qu’il connait le dénouement.
  • pour le casting (Comédie française oblige) et la direction d’acteurs : le double jeu, les ambiguïtés, notamment ceux du colonel Henry (Grégory Gadebois,), sont traités par l’ironie (subtilité du second degré dont on raffole.) La liberté de Pauline Monnier (Emmanuelle Seigner) est exprimée tout en finesse et demi-teintes.
  • pour l’absence de pathétique : réduit à néant par la dégradation, déporté sur l’Ile du Diable, le capitaine Dreyfus (Louis Garrel) passe après la Justice ; ni lamentations, ni sentimentalité dans ce combat pour la vérité et l’honneur.
  • pour la cadrage : dès la scène inaugurale, dans la cour de l‘École militaire, on est pris par l’affaire judiciaire.
  • pour le traitement de l’antisémitisme, plus intemporel que circonstanciel (les scènes de lynchage et d’autodafé échappent à la reconstitution historique, ni de 1897, ni des années 30, elles sont aussi d’aujourd’hui.)

Un regret :

J’eusse aimé que la paternité du titre J’Accuse… ! fût rendue à Clémenceau ; sa brève apparition au côté de Zola pût permettre de rendre hommage à l’immense journaliste qu’il fut aussi. (Mais il est vrai que Clémenceau compte parmi mes héros nationaux, d’où ce bémol…)

 

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